Rencontre avec Etienne Cail


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Ushi I

Depuis septembre dernier, j'ai rarement eu une journée semblable à l'autre.
Mon statut de stagiaire au sein de l'agence « à propos de lieu » aux côtés de JM Vynckier en est sans doute pour quelques choses. J'ai été amené à faire des découvertes de jours en jours, qui ont aiguisé ma curiosité.
Celle ci a été stimulé non seulement dans mon domaine, celui de l'architecture d'intérieur. Mais aussi dans tous les corps de métiers qui gravites autour du mien, et qui forment une sorte de cohésion plus ou moins développée, nous rendant vivant.


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Shu Popes II / Kazumu VI


En arrivant au matin du lundi 18 janvier, je faisais la rencontre, de ce que j'aimerais qualifier, une « joyeuse bande de potes ».
Pour dire plus exact, c'était le collectif Art&Go qui prenait ses quartiers dans notre agence pour la semaine. A la clé, quatre jours plus tard ; une soirée privée dédiée à l'artiste Etienne Cail.

J'ai eu la chance de suivre toutes les étapes, une sorte d'envers du décor . Entre la rencontre avec l'artiste, l'arrivée des toiles, le choix judicieux de telle œuvre à tel endroit, l'accrochage plus ou moins facile, la lumière… puis le soir du jour J, la découverte de nos bureaux sous un angle plus festif qu'à l'accoutumée !



Au cours de ces quelques jours de cohabitation j'en ai appris un peu plus sur Etienne Cail, jeune artiste de 24 ans révélé au public a à peine 18 ans.
Son parcours est en dehors des sentiers battus. A seize ans alors qu'il vit dans la campagne du sud de la France chez ses parents, il tue le temps en dessinant. Il commence alors à s'intéresser aux classiques de la peinture, ce qui l’amènera ensuite aux créations d'artistes contemporains Chinois.
Cette occupation devient vite passionnelle, il la pratique en autodidacte tout en terminant ses études de lycéen. A sa sortie, le bac en poche, il s’oriente vers les Ateliers de Sèvres. Mais très rapidement il jugera sa façon de faire, de créer, incompatible avec l'apprentissage classique d'une académie et quittera la formation. C'est alors que tout s’enchaîne rapidement pour lui, six mois plus tard la Twentytwo Gallery de Lyon repère son travail et l'expose.
L'année dernière, il est nominé en tant que révélation de l'année à la foire d'art contemporain Art Up, à Lille.




Etienne Cail travaille le portrait noir et blanc à la peinture à huile.
Il intègre des visages asiatiques dans des scènes incontournables de l'histoire de l'art occidental comme La Joconde, ou Le déjeuner sur l'Herbe.
Il traite aussi le portrait sur des fonds neutres, en aplats foncés donnant ainsi toute l'importance aux traits du personnage.
Sur ses dernières toiles les fonds deviennent plus travaillés et donne une nouvelle dimension à son œuvre, en créant la perspective.
Ces visages chinois et japonais, sont un hommage à la culture chinoise qu'il aime tant et qu'il a d’ailleurs rencontré lors de quelques mois en résidence à Shanghai et Songzhuang en 2011.

Entre toutes ses toiles, un point commun, certains visages nous semblent familiés. En effet, il reproduit sans limite un homme, ou une femme sur des formats et des mises en scènes différentes. Etienne travaille à partir de photos trouvées sur internet, de personnes aillant vécu, et dont on connaît peut l'histoire.

Ses formats sont souvent imposants. En les observant, j'ai l'impression qu'une énergie libératrice s'en dégage. Comme s' ils prenaient naissance de façon directe et énergique sans reflection alambiquée avec une sorte de message intellectuel... L'utilisation du noir, gris, blanc renforce cette sensation, en allant à l'essentiel.

Etienne Cail travaille à l'envie et à l'instinct au service de l'expressivité. Ces visages s'imposent à moi avec une sorte d’ascendant, au regard profond et autorité naturelle. 


Yu


art and go  

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1 petits mots :

  1. Deviendrais tu critique d'arts ? Bravo tu sais transmettre tes émotions . Belle analyse.

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